Jean-Marc Tassetto (VP Operations, Coorpacademy by Go1) rappelle à juste titre que la question des contenus est devenue prioritaire, car ils conditionnent l’attractivité et l’efficacité de la formation, alors que celle-ci doit s’inscrire au cœur de la performance et de l’employabilité individuelles et collectives. Les services formation doivent pouvoir jouer des contenus sur étagère comme des contenus sur mesure ; surtout, ils doivent viser le « premium » : des contenus de haute qualité à même de renforcer le désir d’apprendre.
Il semble que les contenus de formation soient devenus une question prioritaire pour les Directions learning & development ?
Jean-Marc Tassetto : C’est bien le cas. Désormais l’offre de formation en ligne est large, très large : on pourrait même parler d’hyper-choix. L’entreprise a potentiellement à sa disposition des offres de formation en ligne traitant d’à peu près tous les sujets, sous de multiples formats : cours avec ou sans vidéo, longs ou courts, avec ou sans quiz, gamifiés ou pas, certifiants ou pas, pour les débutants ou les experts, etc. Il est de plus en plus complexe pour des responsables formation de faire le bon choix parmi cette abondance. Si on se place du côté des salariés ou des apprenants, ils ont encore peu de temps à accorder à la formation et en attendent une réelle efficacité. Malgré l’avènement des organisations apprenantes, réussir à engager les équipes pour qu’elles se forment reste un vrai défi. Enfin, du côté de l’entreprise, aux besoins toujours aussi importants de performance opérationnelle attendue de la formation viennent s’ajouter les enjeux stratégiques de transformation digitale, managériale, organisationnelle, culturelle et durable.
Dès lors, comment concilier l’augmentation de l’offre, celle de la demande et les contraintes de temps et d’exigence toujours aussi prégnantes ? En ajustant la seule variable de cette nouvelle équation, celle de la qualité des formations. Miser sur la qualité premium du contenu permettra d’engager les apprenants toujours sous contraintes, d’améliorer plus efficacement la performance opérationnelle et de transformer l’organisation en profondeur.
Comment expliquer la forte accélération des formations « sur étagère » ?
Jean-Marc Tassetto : Par la montée en puissance des soft skills ! Développer les soft skills est le meilleur moyen pour développer l’employabilité d’un actif à l’avenir : c’est en tout cas ce que pensent 85 % des professionnels RH et de la formation d’après l’étude que nous avons menée en avril 2022. Or, les enjeux de transformation de l’entreprise soumise à des contextes constamment évolutifs impose d’optimiser l’employabilité de chacun, et donc de former vite et en masse aux soft skills.
Ces compétences comportementales sont bel et bien transversales, car non spécifiques à des métiers ou à des niveaux hiérarchiques ; et les équipes doivent y être formées de façon continue. Je pense notamment à l’aisance digitale et la résilience numérique des collaborateurs qui relèvent des soft skills et qui leur permettent de s’adapter à un environnement numérique et technologique mouvant, et d’en tirer parti.
En résumé, ce besoin transversal de formation aux soft skills auquel répondre rapidement et en masse appelle une réponse : des formations en ligne sur-étagère déjà calibrées et prêtes à l’emploi. Dès 2016, nous avons identifié l’importance de cet axe, et nous avons bâti un catalogue de formations en ligne à même d’aider les organisations à accélérer les transformations stratégiques majeures. Nous couvrons 100 % des soft skills jugées indispensables selon le dernier rapport « Future of Jobs » du Forum Économique Mondial.
Coorpacademy investit-elle aussi sur le champ des contenus métiers « sur mesure » ?
Jean-Marc Tassetto : Les DRH, les Chief Learning Officers, les Responsables d'Université d'Entreprise ou du Développement des Talents ont tiré parti du progrès des outils RH et de la forte digitalisation qui l’accompagne. Cela leur permet de mieux remplir encore leur mission centrale : agir pour que les bonnes personnes avec les bonnes compétences soient aux bons postes au bon moment. Si beaucoup reste encore à faire, les besoins de formation sont identifiés à des niveaux de plus en plus fins, et en parallèle les managers ont pris conscience des bénéfices de la formation pour retenir et attirer les talents dans leurs équipes : le cercle vertueux est en place !
Cela dit, la roue s’arrête de tourner si les formations sur-mesure répondant à ces besoins bien identifiés ne sont pas à la hauteur des attentes, ou si elles arrivent trop tard. Ce dernier défi, celui de la réactivité, est celui que nous avons décidé de relever, en mettant à disposition des équipes formation un outil de création et de publication de cours en ligne utilisable en toute autonomie, et surtout une équipe dédiée de chefs de projets et d’ingénieurs pédagogiques pour les accompagner au mieux. Au-delà de la création de contenu sur-mesure, nous construisons une relation de confiance et de conseil en partageant toutes nos ressources technologiques et pédagogiques, comme le gaming, les adaptive learning, le story learning où la fiction sert l’apprentissage de notions clés.
Comment concilier l’approche « sur étagère » et l’approche sur mesure ?
Jean-Marc Tassetto : Les deux approches sont 100 % conciliables. À vrai dire, la plupart de nos clients le font parfaitement : ils utilisent le catalogue sur étagère transversal sur les soft skills, en utilisant les cours dans des playlists ou en les insérant dans leurs parcours certifiants avec d’autres formations sur-mesure. Formations, qui peuvent être des cours créés avec notre outil auteur qui leur sont propres, sur leurs produits, la sécurité, la RSE, etc. ou sur tout type de connaissances ou de compétences spécifiques à leur organisation. Quels que soient les systèmes déjà en place et des contenus déjà existants chez eux, notre plateforme et nos cours viennent s’intégrer aisément dans les parcours de formation des collaborateurs. Notre ambition est bien de faciliter la vie à l’apprenant et aux RH, et bien sûr de parier sur la qualité des contenus proposés, sans laquelle nous n’atteindrions pas 85 % de taux de complétion.
Pourrait-on imaginer que des contenus sur mesure puissent servir des besoins assez vastes pour devenir des contenus sur étagère ?
Jean-Marc Tassetto : Jour après jour, nous observons le spectre des différences et spécificités de chacun de nos clients. Leurs parcours de formation ne peuvent que refléter cette hétérogénéité pour plus d’efficacité. Je ne pense pas qu’on puisse opposer contenus sur-mesure et contenus sur-étagère, la voie sera plutôt celle de l’hybridation, en mixant les uns avec les autres dans des parcours intelligents. Cela constitue une vraie richesse que d’avoir le meilleur des deux mondes, à la condition de puiser avec discernement dans un catalogue sur-étagère riche, et de concentrer sur la qualité de la création sur-mesure ultra-spécifique. Nos clients et futurs clients accèderont d’ailleurs au catalogue Go1, la licorne australienne de l’Edtech qui vient de nous racheter, et pourront ainsi enrichir leurs programmes de formation avec des sélections sur-mesure de cours choisis parmi plus de 100 000 modules disponibles.
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